La peinture et le dessin des jeunes enfants sont des fenêtres grandes ouvertes donnant sur l’exploration des formes, des lignes, de l’espace et des couleurs. Les arts plastiques sont, à partir de l’âge de 6 ans, des terrains d’expérience fertiles où les enfants s’exercent à regarder, reproduire et interpréter le monde qu’ils voient, à exprimer leurs premières idées, leurs premiers désirs, l’émerveillement qu’ils éprouvent dans la vie de tous les jours, ou dans leur monde imaginaire. Tous les arts plastiques stimulent leurs capacités cognitives et intellectuelles : ce sont des exercices essentiels à leur développement.
En s’exerçant aux arts, les enfants cultivent également leur créativité, une capacité précieuse aujourd’hui. « La création exige de l’artiste un regard neuf sur le monde, débarrassé des conceptions toutes faites, objectives, neutres, et pauvres », écrit Roger Vigouroux dans La fabrique du beau (Odile Jacob, 1997). […]L’œuvre d’art doit être fluidité, subjectivité, pure sensibilité. L’enfant a justement cette vision mystérieuse des choses, non polluée par les apports d’une société standardisée. » Joanna Murphy, enseignante à l’école primaire, estime aussi que la créativité est cruciale pour le développement des enfants : ils s’expriment plus facilement grâce aux arts plastiques et aux arts de la scène. Les idées et les associations qu’ils font grâce à leur imagination leurs viennent à l’esprit plus aisément.
Cette créativité, ce sens de l’émerveillement renforcent aussi leurs capacités dans d’autres disciplines scolaires. Le scientifique et essayiste Albert Jacquard précise, au sujet des similarités entre les sciences et les arts, que « la science […] c’est un chemin qui progresse comme il peut, qui explore des impasses, qui revient en arrière, c’est passionnant. Mais la finalité, ce n’est pas l’efficacité, c’est l’émerveillement, comme pour les arts. Il me plaît de penser que l’on puisse présenter la science comme un lieu où l’on se dispute gentiment, où il y a des joutes. Il est important de l’appréhender comme un exercice de l’esprit qui doit être jouissif.